Plus la tâche s’annonce complexe, à la limite du défi, plus Hyacinthe y prend plaisir.
Il est vrai qu’il a commencé très tôt. À l’âge de 14 ans, il fait son entrée à l’école d’apprentissage d’Alstom. Il fait pendant deux ans ses armes dans la filière soudage et chaudronnerie. Puis, il conforte ses acquis pendant trois ans chez Gec -Alsthom. Ayant rempli ses obligations militaires, Hyacinthe reprend ses activités de soudeur, mais en franc-tireur dans l’intérim. Puis, il entre chez Cegelec où il gravit les échelons. « Dans un pays comme la Grèce, près de 40 % des soudeurs sont des femmes. Cela tient à leurs qualités de précision et de dextérité. Dans notre métier, il n’y a place pour l’approximation. Il faut faire bien du premier coup ».
Pour réussir ce sans-faute, le soudeur doit aussi apprendre à travailler en étroite collaboration avec le tuyauteur, l’indispensable partenaire technique. Hyacinthe a formé Pierre, son jeune complice. « Un bon soudeur doit être capable de préparer le tuyau et un bon tuyauteur doit être capable de souder. C’est un binôme. Aujourd’hui, on va vers toujours plus de polyvalence. Ce travail de préparation assure — selon Hyacinthe — 50 % du travail et de la réussite de l’opération à réaliser ».
« Il faut être ultra précis — soulignent Hyacinthe et Pierre -parce que nous travaillons parfois dans des environnements dangereux (en hauteur, en milieu confiné). Dans chaque situation, nous devons trouver la solution la plus adaptée et tout d’abord celle qui s’impose en terme de sécurité et de respect de l’environnement ».
Certaines opérations de soudage radio peuvent prendre de plusieurs heures… à plusieurs jours. Autant dire qu’il vaut mieux pour faire ce métier, avoir une bonne constitution physique et des nerfs solides. Mais, les compensations sont bien réelles en terme de rémunérations.
Les regards de Hyacinthe et Pierre en disent long sur leur passion du métier. « Notre travail n’est pas loin de celui de l’orfèvre. C’est la raison pour laquelle notre patron est Saint-Éloi ».