Céline est vendeuse de poisson sur le port, un métier choisi depuis l'enfance. « À 13 ans, j'aimais déjà donner un coup de main à ma mère à la Halle aux poissons », dit-elle.
Chez les Desmares, la pêche est une affaire de famille depuis trois générations. Le nom de leur chalutier Le Cepatmaran, est la combinaison de Céline, Patricia et Marcel, les parents, et Antony, le frère, qui n'a pas suivi la voie paternelle. « C'est vrai, reconnaît Céline, que c'est une vie difficile. Quand on était jeunes, on voyait peu notre père, et physiquement, le métier de pêcheur, c'est dur ».
Malgré les contraintes, le rêve de Céline, à l'adolescence, était de reprendre, un jour, l'entreprise familiale. Après un CAP poissonnerie, mention traiteur, et quelques expériences professionnelles, la jeune fille a rejoint, à 22 ans, sa mère et sa tante, pour la vente directe au port.
« C'est une activité que j'adore. J'aime le contact avec les gens, et pour moi, c'est une fierté de vendre des produits de qualité. On a une clientèle fidèle, on donne des conseils de cuisson, des recettes, et on fait plaisir... ». Un amour du métier qui lui fait oublier les réveils matinaux, voire nocturnes, « il faut être au port dès que le bateau arrive », les matinées glaciales, l'hiver, devant les étals et le dos cassé quand il faut porter les caisses de poissons ou de coquilles Saint-Jacques, « qui font parfois plus de 40 kg ».
À 27 ans, la jeune femme ne se voit pas travailler ailleurs que dans le milieu de la pêche. Dans quelque temps, ses parents prendront leur retraite. Leur succéder, elle n'y pense plus. « Trop lourd, reconnaît-elle à regret, et peu compatible avec une vie de famille ». Être employée chez un mareyeur ? « C'est un milieu encore très masculin ». Dans une poissonnerie ? « Je préférerais travailler sur les marchés, au grand air », confie la jeune femme.
Il y a trois ans, Céline s'est fixée un challenge : reprendre ses études et préparer un bac pro commerce ; un pari réussi.
Lire l'article complet sur le site de l'auteur