Le bourdonnement strident retentit à l’horizon. Immédiatement, un point rouge luit sur l’écran de l’opérateur assis à l’arrière du van noir parqué dans la campagne zougoise. Grâce au radar, le spécialiste suit à la trace les évolutions du drone dans le ciel. Une fois la menace repérée, l’équipe de la société suisse de sécurité Meritis a moins de deux minutes pour l’intercepter. Si nécessaire, l’opération est même réalisable en quatre secondes.
Première étape, l’identifier grâce aux caméras installées sur le toit du véhicule. «Nous zoomons sur l’engin volant, cela nous permet notamment de savoir s’il y a une charge explosive dessus», explique Yann*, responsable du développement pour l’entreprise. Le Zurichois de 47 ans prend ensuite la décision de neutraliser l’intrus. Pour cela, plusieurs solutions s’offrent à lui. «Un drone utilise trois fréquences, une pour le vol télécommandé, une pour envoyer les images au sol et un dernier signal pour se repérer, le GPS. Avec nos antennes, nous pouvons choisir de brouiller les trois signaux ou seulement les deux premiers», détaille l’ingénieur de formation.
Les conséquences ne seront pas les mêmes. «Si vous voulez le faire descendre immédiatement, par exemple parce que vous avez peur d’une collision aérienne avec un avion ou un hélicoptère, vous coupez tout. L’appareil sera aveugle et il va atterrir en urgence», précise Yann. À l’inverse, si le signal GPS n’est pas interrompu, l’engin volant va d’abord essayer de retrouver du réseau en prenant de l’altitude, puis va automatiquement revenir à son point de départ. «Nous, si on veut savoir où est le pilote, on le suit sur le radar et on appelle la police ou l’armée pour leur donner les coordonnées.»
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