Cordonnier.  Bottes et talons relancent le métier

Cordonnier. Bottes et talons relancent le métier

« Depuis deux ans et demi, le vent a tourné. La mode nous est favorable. Notre métier a repris des couleurs. Cela ne provoquera pas une envolée de l’emploi mais au moins son maintien », affirme Serge Le Flohic, cordonnier à Vannes et président de la Fédération française de la cordonnerie. La mode aux talons aiguille et aux chaussures plus fines à bout pointu (qui s’use plus vite que le bout rond) a donné l’occasion aux consommateurs de retrouver le chemin du cordonnier. Mais, selon Serge Flohic, c’est avant tout le retour en force des bottes qui relance l’activité.

« De nouvelles têtes »
« Une paire de bottes qui vaut entre 150 et 200 euros, ce n’est pas un produit qu’on jette comme cela. On n’en achète pas que pour une saison. » Un point de vue partagé par Claude Mobihan, cordonnier à Morlaix. « Pendant dix ans, je n’ai pas réparé une seule botte. Et là, c’est revenu progressivement avec une petite accélération en septembre dernier », confirme-t-il. La crise incite-t-elle
les consommateurs à réparer plutôt qu’acheter du neuf ? « Je serai prudent sur ce sujet, mais c’est vrai que l’on voit des nouvelles têtes », affirme Serge Le Flohic. Claude Mobihan a observé quelques petits signes : « Cet automne, j’ai fait plus de teintures. Souvent sur des chaussures de qualité mais un peu défraîchies. Les gens prennent conscience que la vrai économie, c’est d’acheter quelque chose qui dure. » La mode apporte donc une petite bouffée d’oxygène à un métier qui a connu des moments très difficiles dans les années 90 avec l’invasion des chaussures bon marché. « En dix ans, nous sommes passés de 8.000 à 3.600 cordonniers dont 200 en bretagne », indique Serge Le Flohic.

Clés et plaques
Pour survivre, la profession a été obligée de se trouver d’autres activités. Beaucoup de cordonniers se sont lancés dans des services annexes, comme la fabrication de clés ou de plaques d’immatriculation et la vente de produits (lacets, cirages...). Ces services annexes sont devenus l’activité principale des cordonneries de chaîne (genre Mister Minute). Les cordonniers ont aussi perdu le marché de la réparation des cartables, détrônés par les sacs à dos en nylon. Même si les machines, les matériaux et les colles ont évolué, le cuir reste la matière préférée des cordonniers loin devant les synthétiques, plus longs et plus difficiles à réparer. « Le problème, c’est que si on devait facturer en fonction du temps qu’on y passe, ça serait trop cher », souligne René Urvoas, cordonnier à Brest.

 

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10/12/2008

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Fiche métier

Cordonnier / Cordonnière

Un artisan qui répare des chaussures et autres vêtements de cuir à la demande de clients. Manuellement et avec des machines. Il reçoit les clients dans son magasin qui est aussi son atelier.