Enfant, Noël Leblanc ne collectionnait pas les petits camions rouges. Il n’est pas non plus le fils d’un sapeur qui lui aurait transmis sa passion. « J’ai simplement eu envie de me mettre au service de la population », explique-t-il naturellement. Un beau jour, alors qu’il travaille dans une boulangerie depuis six ans, Noël pousse la porte de la caserne des pompiers de Lamballe (Côtes-d’Armor), bien décidé à enfiler l’uniforme et le casque.
Le jeune sapeur commence comme volontaire. « Petit à petit, j’ai découvert les différentes interventions : incendies, inondations, pollutions, secours à personnes. » Au bout d’un moment, Noël réalise qu’il doit faire un choix. « J’ai vite compris qu’être boulanger et pompier en même temps, ce n’était pas compatible. J’ai alors demandé à passer le concours de pompier. »
En plus d’être en bonne santé, le pompier doit réussir des épreuves de français et de maths. Mais surtout satisfaire à un entretien devant un jury. « Je leur ai dit que dans dix ans, je serai sergent. » Une marque de volonté qui a sans doute payé ! Noël aurait aimé être nommé en région parisienne. Il est affecté en Mayenne, puis à Loudéac et Saint-Brieuc où il est aujourd’hui caporal-chef.
« On travaille par tour de garde. 24 heures de service, 48 heures de repos. » À 7 h, rassemblement dans la cour, en tenue de feu. Vérification des véhicules, puis près d’une heure trente de sport, même pour les plus âgés. Et si besoin, veste en cuir et casque sont à portée de main. Une partie de l’après-midi est consacrée à l’entretien du matériel, des manoeuvres ou des exercices.
La camaraderie, la solidarité et toujours cette notion de « servir les autres » sont les motivations de Noël. « Mais le métier a bien changé. Aujourd’hui on fait énormément de secours à personne. On voit beaucoup de détresse et de misère. » Si Noël refuse d’évoquer les mauvais souvenirs, il est fier « d’avoir participé à un accouchement à domicile. »
Le caporal-chef est papa de deux enfants. Il est conscient du danger qu’il court et de l’angoisse qui étreint parfois sa compagne. « On prend le maximum de précautions. On a de nombreuses formations. Mais le risque fait partie de notre métier. On le mesure. »