Barbier : un métier rare mais dans l’ère du temps

On pourrait croire cette activité dépassée, pourtant les hommes retrouvent le plaisir de se rendre chez leur barbier. Au numéro 3 de la rue Buirette, ils s’installent dans un endroit qui leur est dédié.
Pour les accueillir, Michel Boulant, coiffeur barbier. Depuis 17 ans, le professionnel se consacre aux barbes et moustaches rémoises.
« Un homme aime être dans un contexte d’homme, comme les femmes apprécient d’être dans des lieux qui leur sont consacrés ». Des matières nobles, du bois, du cuir de couleur verte, des sujets de conversations masculines, « c’est mon style, question d’ambiance et d’intimité ». Pour laisser libre cours au rasoir et ciseaux du salon de La Paix, « il faut que le client se sente bien ». Depuis le début de l’été, Michel a vu défiler un balai de futurs mariés.
Les jeunes viennent de plus en plus.
L’effet de mode n’y serait pas pour grand-chose, selon le coiffeur « l’aspect extérieur reste un critère social important, la qualité de vie passe par là ».
Tendance et pérenne
« Ça n’est pas la même logique qu’il y a 50 ans. Avant les hommes se rendaient chaque dimanche chez le barbier pour le rasage hebdomadaire. Aujourd’hui, l’esthétique prime, c’est devenu un soin de la peau ». Le rasoir couteau et le blaireau « c’est tout un symbole. Se raser soi-même avec ce matériel est impossible », alors il faut le barbier qui va avec.
Et puis, lorsque l’on se rend dans cette boutique vieille de plus de 50 ans, un protocole est de rigueur. « Je prépare la peau avec des huiles essentielles pour prévenir les irritations. Je pose une crème à raser et finalise avec un baume pour protéger des agressions extérieures ». Un rasage tout en soin et de très très près. C’est donc vrai « lorsque l’on dit que l’on ressort avec une peau de bébé ». La technique, la finalisation et l’approche diffèrent d’un salon de coiffure classique. C’est pourquoi, Michel Boulant veut redonner à ce métier les valeurs qui le caractérisent. Diplômé d’un CAP coiffure homme avec une spécialité coupe barbe, il veut réintroduire cette spécialisation et relancer la distinction homme-femme dans les centres de formation. « La coiffure masculine va encore évoluer, des professionnels doivent s’y préparer ».