Alors que le manga est devenu l'un des types de bandes dessinées parmi les plus lus en France, sa traduction reste une étape cruciale pour s'assurer de la compréhension des textes et de l'appréhension des ambiances par les lecteurs francophones. « Lorsqu'on m'a offert de travailler sur Golden Kamui, j'ai été tiraillé entre l'enthousiasme du lecteur et le pressentiment que la tâche serait complexe : aux difficultés classiques inhérentes à la densité du texte s'ajoutaient des problèmes spécifiques : transcription de la langue aïnou, termes militaires ou botaniques sans équivalents, transposition de l'arrière-plan culturel », explique ainsi Sébastien Ludmann à propos de la traduction de Golden Kamui de Satoru Noda.
Ludmann s'en est sorti avec les honneurs : sa traduction de Golden Kamui a été couronnée par le premier Prix Konishi pour la traduction du manga japonais en français, une récompense portée par la Fondation Konishi pour les Échanges Internationaux.
Pour parvenir à traduire l'aïnou, la langue d'une population aborigène vivant sur des territoires au Nord du Japon et à l'Est de la Russie, Ludmann a travaillé avec les éditeurs japonais et français, apprenant au passage « une langue nouvelle »... Et lui permettant d'effectuer deux voyages dans les montagnes enneigées d'Hokkaido : « Merci, Golden Kamui ! », exulte le traducteur.
Évidemment, traduire la langue japonaise, comme d'autres, comporte son lot de difficultés lorsque se pose la question des jeux de mots et traits d'humour, bien différents d'un pays à l'autre. Frédéric Malet, qui a travaillé sur One-Punch Man, de One, évoque ainsi « la principale difficulté [qui] consiste à retranscrire l'humour présent dans les innombrables jeux de mots et dans le parler des personnages ».
Lire l'article complet sur le site de l'auteur