La formation d’infirmier·ère va connaître une refonte majeure à partir de la rentrée 2026. Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre les nouveaux attendus, le fonctionnement du parcours et ce que cela implique pour les futurs étudiants.
1. Contexte et objectifs de la réforme
Un projet d’arrêté (daté du 30 septembre) détaille la nouvelle organisation de la formation infirmière, encore soumis à concertation avant adoption finale. Ce texte suit le futur décret qui précisera les domaines de compétence de l’infirmier diplômé d’État.
La réforme vise à :
- Renforcer le caractère universitaire de la formation (grade licence, alignement avec le cadre européen) ;
- Structurer le cursus en semestres avec un système de crédits (ECTS) ;
- Mieux articuler théorie, pratique et projet personnel dans le parcours ;
- Assurer une sélection plus réfléchie des candidats grâce à des entretiens et tests écrits.
2. La nouvelle architecture de la formation
2.1 Domaines de compétences (5 piliers)
Le texte fixe cinq grands domaines incontournables que tout étudiant devra valider durant sa formation :
- Sciences infirmières et raisonnement clinique ;
- Pratiques cliniques, qualité et gestion des risques ;
- Prévention et promotion de la santé ;
- Communication, travail en équipe et leadership ;
- Démarche scientifique, initiation à la recherche et méthodologie.
2.2 Durée, crédits et stages
Le nouveau diplôme sera structuré en **six semestres**, équivalant à **180 crédits** du système ECTS. Parmi eux :
- 86 crédits pour les enseignements théoriques et pratiques ;
- 56 crédits pour les enseignements cliniques — correspondant à **56 semaines de stage** ;
- 38 crédits pour le volet de consolidation, dont 10 crédits consacrés à 10 semaines de stage permettant d’explorer des lieux d’exercice plus spécialisés.
Au total, le cursus comprendra entre **4 600 et 5 400 heures**, dont 2 310 heures en milieu clinique et 1 620 heures d’enseignement au sein des instituts.
3. Modalités pratiques : sélection, indemnités, parcours transitoire
3.1 Sélection des candidats
Pour accéder à la formation, les candidats devront passer :
- Une épreuve écrite,
- Un entretien centré sur le projet professionnel, l’expérience personnelle, la motivation.
Des dispositions sont prévues pour les admissions, les dispenses, l’inscription aux semestres et la gestion des reports ou interruptions.
3.2 Indemnités de stage et aides logistiques
Le projet propose un barème fixe pour l’indemnité de stage (basée sur 35 h/semaine) :
- 36 € / semaine en 1re année ;
- 46 € / semaine en 2ᵉ année ;
- 60 € / semaine en 3ᵉ année.
Par ailleurs, les frais de transport des étudiants seront pris en charge.
3.3 Dispositions transitoires
Le nouveau système s’appliquera aux étudiants entrant à la formation dès la rentrée 2026. Pour les étudiants déjà en cursus avant cette date, les modalités actuelles resteront en vigueur. À partir de 2029, pour les redoublements, césures ou reprises, une commission pédagogique décidera de l’intégration dans le nouveau parcours.
4. Enjeux pour les jeunes en orientation et les enseignants
Pour un jeune de moins de 30 ans qui envisage une carrière en soins infirmiers, cette réforme représente des changements à anticiper :
- Une **formation plus universitaire**, ce qui renforce le lien avec les études supérieures (faculté, master, recherche) ;
- Plus de liberté pour explorer des terrains spécifiques via le cadre de consolidation ;
- Possibilité d’un suivi personnalisé du parcours, selon le projet professionnel ;
- Une évaluation du candidat plus holistique : au-delà des notes, l’orientation, la motivation et l’expérience seront valorisées.
Pour les enseignants et les IFSI, les défis seront :
- Coordonner formation universitaire et enseignements cliniques ;
- Renforcer la collaboration entre université et instituts ;
- Garantir que les professionnels de santé contribuent au moins pour moitié aux enseignements pour préserver le caractère professionnalisant.
FAQ – Questions fréquentes
- Quand la réforme entre-t-elle en vigueur ?
- Dès la rentrée universitaire de septembre 2026 pour les nouveaux étudiants.
- Que deviennent les étudiants déjà en formation ?
- Ils poursuivront selon les textes actuels. En 2029, un examen au cas par cas sera mené.
- Peut-on encore intégrer la formation après une interruption d’études ?
- Oui. Une commission spéciale statuera sur l’intégration dans le cursus refondé, notamment pour les reprises et césures.
- Y aura-t-il davantage de stages ?
- Le nombre de semaines de stage est maintenu, mais la structure de consolidation permet d’explorer des lieux spécifiques.
Cette réforme vise à moderniser la formation infirmière, à l’adapter à l’évolution des savoirs, des pratiques et des attentes sociétales. Pour les jeunes en orientation, elle offre de nouvelles perspectives d’un parcours plus personnalisé et universitaire.
Source : Infirmiers.com / Hospimedia