Métier : clown de rodéo

Métier : clown de rodéo

«Oui, c'est dangereux!», assure Ryan Rodriguez dans un grand éclat de rire.


«Cette année, il s'en est fallu d'un huitième de pouce pour qu'un taureau ne me perfore le rein gauche. Il a réussi à entrer sa corne dans le bas du tonneau dans lequel j'étais blotti, l'a soulevé comme une canette de bière et s'est mis à le brasser dans tous les sens. C'était comme être dans une machine à laver qui déboule un escalier!»


Et il rit encore.


Ça fait 18 ans que Rodriguez nargue les taureaux dans le manège, dont neuf au Festival western de Saint-Tite.


Comme d'autres, il est tombé sous le charme.


«Je fais 27 rodéos par année, mais celui de Saint-Tite est mon préféré, affirme-t-il. Et je ne dis pas ça juste parce que nous sommes ici. J'adore l'ambiance et la foule. Ailleurs, les gens sont assis très loin, parfois à plus de 400 pieds, comme à Calgary, mais ici, ils sont tout près. Je peux regarder leurs visages et voir s'ils s'amusent, je les entends rire et crier. Ça amène parfois à faire des choses ridicules!»


Avant d'être clown de rodéo, Ryan Rodriguez était cow-boy, une tradition héritée de son grand-père.


«Mais je me disais tout le temps que les clowns semblaient s'amuser davantage, raconte-t-il. Un jour, un de mes amis m'a demandé d'être clown dans un rodéo bénéfice pour un type qui avait le cancer. Je n'avais jamais fait ça parce que, des écoles pour être clown de rodéo, ça n'existe pas. Mais après, j'ai été engagé pour sept autres rodéos et, trois ans plus tard, j'ai quitté mon emploi pour devenir clown à plein temps. Aujourd'hui, j'en fait 27 par année, mais quand on compte le temps que je passe dans le manège, on peut dire que je travaille 92 heures par année!»


Autre éclat de rire, on commence à avoir l'habitude.


Durant ces 92 heures, Rodriguez rampe sur le sol détrempé, va à la pêche dans les flaques d'eau, donne la respiration artificielle à un mannequin renversé par un taureau, flirte avec la foule.


Bref, il fait le clown, mais sans jamais perdre de vue le taureau et les deux bullfighters.


«Mon travail consiste à placer le tonneau pour qu'il devienne un îlot de sécurité pour eux, et pour le cow-boy. Sans que ça paraisse vraiment, je suis toujours en contact avec les bullfighters, et je discute avec les éleveurs pour connaître les taureaux», explique-t-il.


Après ça, tout est question d'instinct, de feeling.


«Quand le taureau sort de la chute, je regarde ses yeux, sa posture. À partir de là, on tente de prévoir ses réactions et de faire un plan de match en conséquence. Disons que ça marche la moitié du temps; l'autre moitié, c'est bon pour les spectateurs !»

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12/09/2008

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