Avec près de 85 % de femmes parmi les professeurs des écoles, le métier d’instituteur est aujourd’hui l’un des plus féminisés en France. Un déséquilibre qui questionne : pourquoi attire-t-il si peu d’hommes ? Et en quoi cette féminisation impacte-t-elle la reconnaissance sociale du métier ?
Jusqu’au milieu du XXe siècle, les écoles normales formaient autant d’hommes que de femmes pour enseigner. Mais progressivement, le premier degré s’est fortement féminisé. Aujourd’hui, en maternelle et élémentaire, les femmes représentent environ 85 % des effectifs enseignants, selon les données du ministère de l’Éducation nationale. Ce phénomène est encore plus marqué en maternelle, où les hommes sont devenus rares.
Cette féminisation est souvent associée à une perte de prestige. Plus on monte dans les niveaux d’enseignement (collège, lycée, université), plus la proportion d’hommes augmente… et avec elle, le statut social du poste. À l’inverse, le métier de professeur des écoles souffre d’un manque de reconnaissance, de salaires modestes (environ 1,1 SMIC en début de carrière, contre 2,2 SMIC auparavant), et d’une perception parfois injuste comme un emploi “d’appoint” compatible avec les charges familiales.
La mixité dans l’enseignement primaire est un véritable levier de transformation. Elle permet :
La féminisation n’est pas en soi un problème. Mais dans une société où les métiers perçus comme « féminins » sont souvent moins bien reconnus, cela a un impact réel sur le prestige social du poste.
Par l’éducation, la visibilité et des politiques publiques volontaristes. Montrer que ce métier est essentiel et valorisant, quel que soit le genre de la personne qui l’exerce.
Oui, il est possible de devenir professeur des écoles via différents concours adaptés à des profils en reconversion, comme le CRPE. Des dispositifs d’accompagnement existent.
Instituteur est un métier d’avenir, essentiel à l’éducation des générations futures. Pour le revaloriser, il faut en faire un choix de carrière reconnu, accessible et valorisé pour toutes et tous. La mixité en est une des clés majeures.
Source : Ouest-France – Lire l’article original