Le métier de pharmacien est-il encore attractif ?

Le rapport sur la démographie des pharmaciens, pointe le désamour des jeunes diplômés en pharmacie pour le métier de pharmacien. En cause, la crise qui a précarisé la profession la rendant moins attractive pour les jeunes. Pour autant, le nombre de pharmaciens inscrits à l'Ordre a augmenté l'an dernier, ça n'était pas arrivé depuis 2009. Cette augmentation est un peu en trompe l'œil. Elle tient en priorité à des pharmaciens qui reculent leur départ à la retraite même si – grâce à l'augmentation du numérus clausus en 2006 – davantage de jeunes diplômés sont sortis de l'université l'an dernier. Mais curieusement un quart de ces jeunes, malgré leur sept ans d'études, ne s'inscrivent pas à l'ordre des pharmaciens. Grâce à leur formation très large, ils partent vers l'industrie agro-alimentaire, la cosmétologie ou les métiers de l'environnement. Risque de bascule en 2020 Et à terme ça pourrait poser un problème car la profession vieillit : un pharmacien titulaire d'officine sur trois a plus de 55 ans. Dans le même temps, le métier se restructure : les pharmaciens se regroupent pour limiter les frais. Aujourd'hui, une pharmacie ferme tous les trois jours. L'ordre estime que la bascule pourrait se faire à l'horizon 2020 : soit les jeunes reviennent vers la pharmacie, intéressés par l'évolution du métier qui s'oriente vers plus de pharmacie clinique, de suivi des patients ; soit ils continuent à s'éloigner et le risque de pénurie est alors possible.