C'est un métier de l'ombre qui joue avec les couleurs. Peu connus du public, les coloristes arrivent en bout de chaîne du processus de création d'une bande dessinée. Si leurs noms ne figurent que très rarement sur les couvertures, ils jouent pourtant un rôle déterminant dans le succès d'une bande dessinée suivant le choix des couleurs qu'ils utilisent. Alors aurait-on pu avoir un Tintin brun ? «C'est tout à fait possible», explique Magali, une jeune coloriste toulousaine de 28 ans avant de nuancer «cela dépend de la liberté que l'on nous laisse. Si on prend la suite d'une série ou si le dessinateur est exigeant, on a peu de marge de manœuvre mais sur d'autres projets on a une totale liberté, ils nous font confiance.»
Armée de son stylet, de sa tablette et de ses palettes de couleurs, elle reçoit les pages en noir et blanc des dessinateurs avec des annotations ou des consignes. «Je détoure, je colorise les fonds, je crée des volumes, des variations d'ombres et de lumière. C'est ce travail qui donne vie aux dessins.» Lorsque ses pages sont terminées, elle les envoient au dessinateur, au scénariste et à l'éditeur. «Chacun à son mot à dire. 80 % du temps on me donne quelque chose à refaire», dit-elle en souriant. C'est une véritable relation de confiance qui s'instaure entre le dessinateur et le coloriste. «On est constamment en contact car il faut que l'on se comprenne. On se sent proche du dessinateur même si on ne le voit pas.»
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