Leur première escapade date de la semaine dernière. Serge et Marie-Claude Verdon sont partis quelques jours en Savoie. Une bouffée d’oxygène.
À Naujac-sur-Mer, le couple exploite une petite propriété située au bord de la route, entre Hourtin et Lesparre. Serge, qui est maintenant à la retraite, a été éleveur et marchand de bétail toute sa vie. Aujourd’hui, le sexagénaire donne le coup de main à son épouse, qui poursuit l’aventure.
« Gamin, c’était déjà le métier que je voulais faire », dit-il. Et de poursuivre : « Sur cette même terre, mon père faisait un peu de vigne et de la pomme de terre. On avait aussi des pommiers. Moi, c’était les vaches qui me plaisaient. À 12 ans, j’ai commencé par un petit troupeau de chèvres. Dans les alentours, avec ma bicyclette, je partais vendre le lait et la viande que je découpais moi-même. Avec l’argent gagné, j’ai pu acheter ma première vache à l’âge de 14 ans. Je l’ai gardée dix ans. J’ai toujours aimé les vaches ! ».
Avec le temps, Serge et Marie-Claude ont pu agrandir la propriété familiale. « Mon père avait trois hectares. Aujourd’hui, la ferme de Poumeyrette en compte douze. Tout l’argent qui rentrait, nous l’avons investi dans l’affaire » explique-t-il. Pour autant, si l’éleveur parle d’un métier passion, son indépendance ne lui a jamais permis de véritablement s’enrichir. « Nous avons eu des moments très difficiles. Pas au point de voir arriver les huissiers, c’est vrai. Mais il a fallu travailler très dur pour s’en sortir. Vers la fin de l’année, on attendait toujours la prime de la PAC avec une certaine anxiété. À l’avenir, je ne suis pas optimiste pour notre profession ».
Serge Verdon a parfois cumulé deux métiers. À l’âge de 17 ans, il a été apprenti maçon. Une compétence qui lui a permis de joindre les deux bouts. En ayant travaillé dès le plus jeune âge, il ne touche aujourd’hui que 700 euros de retraite. « Je suis parti à 62 ans. Je n’avais pas eu le temps de m’occuper des papiers. Je leur ai donné deux ans de plus pour rien ».
Dans son parcours, l’éleveur a pu compter sur sa famille. L’autre soupape était le sport. « J’ai arrêté le football à l’âge de 57 ans. J’ai joué plus de quarante ans. Ensuite, je me suis mis à courir. C’était plus fort que moi. J’ai cette chance de ne jamais avoir eu de problèmes de santé. Il est vrai que je n’ai jamais fumé ». Une condition physique qui lui permet de continuer à aider Marie-Claude à développer un concept de viande à la ferme. Une boucherie à domicile où les clients sont en contact direct avec l’éleveur et son troupeau.
Avec un certain soulagement, Serge Verdon d’exprimer : « Grâce à cette petite entreprise, nous pouvons enfin souffler ». Sur un petit cahier, les commandes ne manquent pas. À force de labeur et de passion, la petite ferme de Poumeyrette peut continuer à envisager l’avenir avec sérénité.
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