UN bonnet de laine. Un coupe-vent. Deux pulls. Un blue-jean. Des sous-vêtements thermolactiles. Le minimum vital pour endurer bourrasques et averses. « On s'endurcit à la mesure des années », confie Jean-Louis Morlet, couvreur châlonnais. « On finit par avoir la peau dure. » Suffisamment pour affronter les intempéries et réparer les toits ayant subi des dommages. L'homme était à pied d'œuvre, hier après-midi, avec Julien, son ouvrier. « J'ai dit à mon apprenti de ne pas venir : pour travailler dans ces conditions, ce n'est pas la peine. » Il faut dire que ça soufflait encore bien vers 15 heures. Moins que dans la matinée, heureusement. « Quand il y a trop de vent, on ne peut pas travailler. On ne prend que les appels. »
Parmi ceux qu'il a reçus, celui d'André Rouvroy, qui habite 12 rue Lafayette. « Son chapeau de cheminée est tombé. » Ce faisant, il a cassé plusieurs tuiles. Ayant eu recours au couvreur en décembre 1999, le Châlonnais l'a appelé. « L'intervention va durer 1 h 30 », estime le professionnel. « Équipés de harnais, nous allons monter sur le toit à l'aide d'une échelle plate. Nous retirerons les tuiles cassées et les remplacerons au fur et à mesure. Pour les faîtières, c'est pareil. » Le plus délicat sera finalement de dégotter des tuiles à l'identique. « Il en existe de toutes sortes ! Celles qu'on fait maintenant, celles que l'on faisait en 1960… Tous les ans, les fabricants arrêtent un modèle pour en lancer un autre. » Heureusement, Jean-Louis a un truc: la récup. « Quand on me demande de démonter une toiture, j'essaie d'en conserver une cinquantaine de tuiles. Ça me permet ensuite de dépanner mes clients. » Il stocke le tout dans son atelier. En cas de besoin, il n'a qu'à y filer. Au pire, il tape à la porte de ses fournisseurs. « Mais il n'y a plus rien en stock nulle part. Alors, il faut commander. C'est du temps de perdu. » André Rouvroy n'aura pas cette malchance. Jean-Louis Morlet a les tuiles ad hoc pour réparer son toit. Quant au chapeau de cheminée, il vient d'aller l'acheter chez un fournisseur. « Allez, c'est parti », lance-t-il, aidant Julien à s'équiper de son harnais. « Après, on partira sur Compertrix faire un dépannage. »