Il est 8h30 lorsque Chloé Grapillard arrive au commissariat. Après avoir partagé un café avec ses collègues, la jeune femme part saluer l'ensemble du personnel, et commence à faire le point sur les dossiers en cours. À 30 ans, Chloé est commissaire de police : elle est en charge de l’office anti-stupéfiants de la direction interrégionale de la police judiciaire de Lille. Sous ses ordres, plus d'une quarantaine de policiers œuvrent dans cette unité pour lutter contre le trafic de drogues et la délinquance.
Après le bac, Chloé intègre Sciences Po Rennes et commence à s'intéresser aux métiers de la police. Après avoir obtenu son bac +5, elle entre à l'école nationale supérieure de la police, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, pour apprendre le métier de commissaire pendant 2 ans. Pour elle, trouver un métier où la routine n'existe pas était une priorité depuis son enfance. Et c'est bien là la force de son métier : les journées passent et ne se ressemblent jamais. Chloé peut être amené à se rendre sur le terrain aux côtés de ses équipes pour interpeller un suspect, rencontrer les magistrats dans le cadre d'une enquête, effectuer des tâches administratives, discuter de l'avancée des dossiers avec ses officiers... Toutefois, cet engagement au sein de la police a un prix : "Le métier demande une grande disponibilité : par exemple, nous travaillons souvent les soirs et les week-ends lorsqu'il faut intervenir. Le rythme des voyous ne colle pas à celui d'une vie de bureau ! Au point que cela devient difficile de préserver sa vie personnelle." explique Chloé.
Le métier souffre aujourd'hui d'une mauvaise réputation auprès de nombreux citoyens : Chloé explique qu'elle ressent souvent un manque de reconnaissance, voire de rejet des policiers par la société. Le métier implique d'évoluer parfois dans des zones à risques, et de se retrouver en face d'individus violents et armés. Le commissaire doit donc veiller au bien-être de ses agents, afin de prévenir le stress des interventions, et les éventuels traumatismes. Fort heureusement, le métier présente également des moments de bonheur et de joie : "On a le sentiment d'être utile au corps social. C'est une immense satisfaction. Je trouve également beaucoup de plaisir à suivre et résoudre des enquêtes d'un bout à l'autre. Et j'aime beaucoup le rôle de manager, au coeur du métier de commissaire : motiver ses collègues, leur donner le sentiment d'être reconnu dans leur travail, répartir les missions... Peu de métiers combinent une formation de cadre supérieur à bac+5, un job de chef de service avec des fonctions de management, et autant d'adrénaline." conclut la jeune commissaire.
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