"Tout d’abord, ils n’aiment pas l’appellation "espion" : il y a une connotation péjorative dans ce mot. On parle plutôt d’"agent officiel". Pour le devenir il y a plusieurs possibilités : le concours d’entrée à la DGSE (les renseignements extérieurs) ou à la DCRI (le renseignement intérieur) qui, au hasard des rencontres ou de l’ambition de chacun, permet d’être admis dans les services secrets. D’autre part, la DGSE s’intéresse parfois d’elle-même à des profils de spécialistes, d’analystes ou de doctorants, qui font le gros du travail des services. Sinon, il existe aussi les "honorables correspondants", des indicateurs payés par la DCRI et spécialisés dans un domaine bien particulier : diplomatie, industrie… mais qui ne sont pas officiellement rattachés aux services. Quant à l’armée, elle a son propre service de renseignements." Quelles sont les qualités requises pour faire ce métier ? "C’est très variable. Mais on recherche avant tout des cerveaux, des analystes et notamment des informaticiens. Sur le terrain on a des spécialistes du cambriolage, des militaires capables de commettre des attentats et des exécutions. Il y avait, par exemple, le célèbre "bataillon du 11e choc", basé près d’Orléans où l’on recrutait les hommes chargés du sale boulot. Mais, en ce moment, la priorité étant la lutte contre le terrorisme, on recherche notamment des profils qui parlent couramment l’arabe afin de pénétrer les réseaux." Est-ce un métier d’avenir ? "Il y aura toujours des espions. Aujourd’hui, on parle beaucoup de guerre contre le terrorisme ou du nucléaire en Iran, mais ce qui prend le plus d’importance c’est la guerre économique. On se bagarre pour des secrets technologiques et des brevets. Il n’y a qu’à voir le nombre de sociétés d’intelligence économique qui se sont créées ces dernières années. Ce sont de véritables petites agences de renseignement privées. Nous avons d’ailleurs eu, il y a peu, la révélation de Renault qui montre que certaines entreprises ont leur propre service d’informations : on espionne des ordinateurs, on met des bretelles sur des lignes téléphoniques (mise sur écoute, ndlr), etc."
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